Après les mouches, voici le constat pour les bas de ligne. C'est la catastrophe….aussi fins soient-ils, ils se voient à des kilomètres ! Ils forment en surface une barrière capillaire lumineuse. Un bas de ligne salivé coule et se voit moins car la lumière pénètre mal sous l'eau mais son reflet dans le miroir existe. Un bas de ligne bouclé, courbé, vrillé en surface alerte et effraie tous les poissons qu'il croise. Une boucle près de la mouche forme un micro-mur d'eau qui remonte par capillarité et qui projette une ombre sur l'eau. Le bas de ligne idéal est rectiligne, fin et navigue en pointe sous la surface même si vous pêchez en sèche.

La soie, selon l'incidence lumineuse et sa couleur forme une ombre importante sur le fond de la rivière. Sa projection grandit avec la profondeur par réfraction. Elle devient de moins en moins intense dans l'eau profonde mais elle balaye bien le fond en alertant les poissons. Les soies translucides s'illuminent en surface comme des guirlandes. Il faut les utiliser plongeantes. Les soies naturelles sombres et fines absorbent la lumière et sont bien plus discrètes sur le fond surtout avec des profils parallèles. Logique mais pas sauveur car lorsque l'on plonge sous une soie, on note une deuxième catastrophe. Je me suis amusé à cet exercice dans les eaux claires de la rivière du Loup (Alpes Maritimes) avec une soie très discrète puisque parallèle, flottante, synthétique n°1 de couleur grise.
L'horreur : sous l'eau on voit deux fois, trois fois, x fois la soie en fonction de l'angle d'attaque. Cette soie ne flotte pas toujours dans les remous. Les rayons lumineux qui arrosent la soie, projettent son image une à plusieurs fois sous la surface plissée. Cette image est plus ou moins agrandit en fonction de la profondeur de la soie. L'effet loupe dessine alors sous le miroir une soie de diamètre beaucoup plus important que l'originale et de couleur beaucoup plus claire. Ma soie parallèle grise n°1 se transforme sous le miroir en une soie claire très visible avec une image écho d'une n°3 complètement déformée par les surfaces plissées. Sous l'eau, je distingue l'image réelle de ma soie, son image directement projetée et déformée sous la surface et ses images secondaires encore plus déformées mais plus estompées. La distorsion des images échos est fonction de la profondeur de coulée de la soie et du plissement du miroir. Au passage de la soie, le miroir est zébré comme un ciel parcouru par les avions.
 
Miroir