PORTRAITS D'ECAILLE    
© J.L Teyssié photographe
 

La sur-pêche en Méditerranée est responsable en grande partie de la disparition de nombreuses espèces et de la réduction des stocks de géniteurs. Chez nous dans les Alpes Maritimes de plus en plus de pêcheurs amateurs collectent les civelles, les petits loups, les alevins de daurades pour la revente dans les restaurants. Ces activités sont devenues des habitudes et entrent directement en compétition avec la pêche professionnelle qui elle aussi ne respecte pas toujours les règles. Les pollutions côtières des zones urbaines finissent par achever le travail et détruisent les œufs, les larves et les alevins de poissons et de crustacés. Enfin l'aquaculture qui s'installe sur nos côtes pour compenser la perte de production naturelle devient une source de pollution organique par déversement de matière fécales animales et par enrichissement organique via les granulés non consommés.

Le malaise est réel puisque l'aquaculture existe. Si les stocks de poissons étaient bien gérés, si les pollutions marines et estuariennes étaient bien réprimandées et traitées, il n'y aurait pas de station d'aquaculture polluante. On ne va pas vers le meilleur et un sparadrap ne suffit pas à arrêter l'hémorragie. Idem en eau douce avec les piscicultures locales qui produisent des poissons portions aux génétiques déviées ou non adaptées aux contextes et qui pourrissent les eaux des rivières par leurs déchets organiques. Ces piscicultures ne font plus de mal que de bien si on réfléchit à deux fois et encore je ne parle pas des farines animales douteuses distribuées aux poissons d'élevage. La revue scientifique "Science et Vie dans son n° 971, page 60: le danger est dans l'assiette …du poisson fou? Les farines carnées responsables de la maladie de la vache folle étaient également utilisées dans les élevages de poisson. L'agent de la maladie, le prion, aurait contaminé le bar et le saumon…” criait au scandale avec les saumons et les bars nourrit avec des farines au prion alors pourquoi pas des daurades, des truites fario, arc en ciel? Il est vrai qu'une truite folle dans un bassin se remarque moins qu'une vache folle dans un champ. Ces truites en plus d'être mangées par les hommes sont régulièrement déversées dans le milieu naturel. Le risque de contamination des poissons sauvages qui peuvent se nourrir de truitelles prionées a t'il été calculé, envisagé? Idem pour les cyprinidés, les esturgeons, les daurades, les loups, tous les poissons d'élevage relâchés volontairement ou pas dans la nature après un passage sur granulé fariné en pisciculture. L'Europe et le gouvernement Français qui appuient fortement leur politique écologique et environementale sur les principes de précaution ne peuvent encore empêcher à l'heure actuelle les déversements empiriques de crustacés, de poissons d'élevage dans des écosystèmes déjà bien stressés. On trace la viande de boeuf de sa naissance à l'étal du boucher mais pas les poissons d'élevage relâchés pour compenser les stocks sauvages diminués par le "catch and freeze"

La critique est facile et, comme le dit souvent mon ami Edmond, il faut apporter des solutions. Toi qui est Monégasque, en voici une. La principauté de Monaco qui a le visage tourné vers la mer, a décidé d'installer des zones de réserve le long de sa côte pour protéger les géniteurs des poissons sauvages et permettrent une stabilité des populations de poissons. La France fait de même sur son territoire mais en moindre proportion. Plonger dans la réserve du Larvotto vous illustre ce que pouvaient être les biotopes côtiers avant le développement industriel, agricole, touristique. C'est un vrai régal de retrouver une biodiversité importante ainsi que des bancs de poissons qui nagent au milieu des hommes sans être inquiétés. Voici donc une première solution physique de protection des environnements aquatiques : les réserves éternelles gérées scientifiquement comme à Monaco. Bien entendu cela ne suffit pas car philosophiquement, nous devons tous changer nos comportements d'égoïstes, d'individualistes, de profiteurs planétaires pour sauver notre patrimoine aquatique. A nous et à vous de décider si vraiment vous le désirez!

Les poissons ne sont pas méchants. Ils ne comprennent pas bien ce qu'il se passe de l'autre coté du miroir. Plonger avec eux est une grande joie et permet de les approcher, de les toucher et d'apercevoir leur sympathie, leur amitié, leur curiosité.

 

Les poissons sont nos amis. Voici leurs portraits d'écaille!

© J.L Teyssié photographe
 
 
© J.L Teyssié photographe
 
       
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