C'est mon grand ami Jean-Paul Desnogues, un autre philosophe de la pêche à la mouche (quand je dis philosophe, c'est plus que passionné), qui m'a mis la puce à l'oreille sur cet insecte rare et sombre. Nous étions sur le haut Tarn, il faisait beau comme un premier jour de printemps, le ciel était clair et bibio présent. Un vent assez violent étouffait toute éclosion et seul bibio zigzaguait avec les pattes pendantes au-dessus de l'eau. Les insectes déportés par les rafales sur la surface de la rivière étaient aussitôt happés par des truites sorties de je ne sais où. Quelques petites mercantours noires furent utilisées avec un succès moyen. Par contre la mouche de l'Estéron, dont le montage fût indirectement inspiré par les vols de bibio, furent très efficaces. De retour à Nice, le montage fût optimisé et habillé sur le modèle de la bibio. Cette mouche occupe maintenant une place privilégiée dans ma boite au même rang que les polyvalentes mercantours mais avec une connotation plus opportuniste.
