Il ne faut pas interdire la pêche dans cette zone protégée mais plutôt la réglementer différemment et réprimander avec une garderie efficace, les irrespectueux de cet environnement magique offert par la haute montagne. Il faudrait rapidement interdire le transport des cyprinidés en haute montagne et conseiller dans ces zones, l'utilisation des vairons locaux comme vifs. Le prélèvement de vifs locaux permettrait d'éviter l'introduction d'espèces exogènes et de contrôler les interractions entre les populations artificielles de vairons et de salmonidés.

Idéalement, il serait logique de concilier populations piscicoles et technique de pêche avec des leurres artificiels comme la cuillère et encore mieux la mouche afin d'éviter tout type de pollutions biologiques que ce soit par déplacement de poisson ou par introduction de viroses, de bactérioses ou de parasitose véhiculées par des poissons stressés. Il faut savoir qu'en Islande, le matériel de pêche des étrangers est stérilisé pour éviter l'introduction de bactériose et virose dans les eaux propres de ce beau pays.

 
 

Soucieuse de conserver un patrimoine aquatique respectable et respecté, la Fédération de Pêche des Alpes Maritimes a développé une plaquette qui est distribuée avec les permis de pêche dans laquelle sont indiqués de nombreux conseils pour éviter le transport, l'introduction, bref le déplacement incontrôlé d'espèces endémiques ou non dans des biotopes non appropriés.

Le Ministère de l'Aménagement du Territoire et de l'Environnement lance un programme de recherche sur les invasions biologiques. Notre gouvernement soucieux de préserver un patrimoine naturel, cherche à élucider les mécanismes invasifs. Les introductions d'espèces animales sont considérées comme la deuxième cause d'appauvrissement de la biodiversité après la destruction des habitats. Diminuer la biodiversité, c'est par exemple se priver de nombreuses molécules extraites des plantes ou des animaux disparus et qui pourrait sauver des vies humaines en synthétisant des nouveaux médicaments. Il faut éviter de mettre en contact des entités biologiques sans passé coévolutif. Ceci concerne directement l'alevinage intensif et délibéré de nos rivières en souche exogène, qui pollue génétiquement, qui développe des compétitions spatialles et nutritionelles et qui contaminent les souches indigènes avec des virus, des bactéries et surtout des parasites.

Les invasions biologiques, les pollutions biologiques et génétiques, les agressions physico-chimiques, les contaminations sournoises, les pollutions ponctuelles et chroniques lassent le grand public qui voit son environnement de plus en plus dégradé. Tchernobyl, Caulerpa, Amoco, Erika illustrent bien le mal de notre siècle. Ce sont des bénévoles qui ont nettoyé les plages par amour pour leur pays et j'espère que se seront les pêcheurs, les chasseurs et les scientifiques contemporains qui contribueront à sauver les rivières et les campagnes.

Il y existe une solution pour combattre les invasions biologiques: votre civisme écologique.

La nature n'est pas une poubelle. Ce que nous semons maintenant, nous le récolterons bien un jour. Arrêtons de jouer aux apprentis sorcier et développons une gestion scientifique, humaine afin que les patrimoines aquatiques de tous ne soient à la merci de l'incivisme, de l'empirisme et de l'inconscience de certains.

       
 
     
           
           

Un exemple flagrant d'invasion biologique, le crabe bleu du canyon de la Cagne. Introduit certainement par l'importation d'écrevisse de Turquie dans la pisciculture du réseau, ce crabe entre directement en compétition avec l'écrevisse à patte blanche. Originaire de la plaine du Pô et des rivières Turques, ce crabe est nocturne et opportuniste. Il se nourrit de tout ce qu'il trouve comme l'écrevisse à qui il vole la niche écologique. L'écrevisse détruite par les braconniers, les canyonneurs, les hydrocarbures des goudrons et les produits ménagers, ne peut résister à un crustacé envahisseur qui se déplace rapidement sous l'eau et sur terre.

Nos rivières sont devenues des zoo ou des aquariums. On a bien pêché des piranhas dans l'estuaire de la Gironde alors pourquoi pas des crabes bleus dans la Cagne ou des arc en ciel dans nos rivières? Il sera de plus en plus difficile de mettre de l'ordre dans cette pagaille.

           
Habitants  
H2O