En aval de la Gordo, la Vésubie traverse tous les étages Méditerranéens pour se jeter dans le fleuve du Var à 25 km de la Grande Bleue. |
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Situé à 30 km de Nice, la Vésubie longe la route sur toute sa partie avale. Les accès à la rivière sont faciles mais l'approche des poissons reste très délicate. Les berges sont souvent composées de galets et de mini plage de sable. Le moindre faux pas sur un galet qui roule et c'est la panique dans les gours. Je vous conseille de marcher le plus possible sur les parties sablonneuses pour minimiser les bruits d'approche. Les truites de la Vésubie sont farouches. La moindre erreur, la plus petite ombre portée, un plaqué de soie bruyant, un bas de ligne trop court, trop grossier et c'est la fuite des poissons. Mais un peu d'effort sur l'approche vous permet d'atteindre des spécimens de plus de 45 cm. J'ai perdu des poissons de plus de 50 cm sur ce parcours et les truites autour de 30 cm sont nombreuses. Quand je pense que la maille locale est restée à 20 cm pour 10 poissons par jour et par pêcheur! Elle devrait être au minimum à 28-30 cm pour préserver cette population de truite. De plus, la pyramide d'age et la densité des populations de salmonidés en place conviennent parfaitement à la mise en place de réserves actives sur ce beau parcours. |
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Les truites sauvages ont repeuplé la basse Vésubie depuis le Var après les crues violentes des années 1990. Ces poissons sont trapus et musclés. Ils se différencient cependant des poissons du Var beaucoup plus fusiformes car habitués à nager dans les courants forts des grandes rivières alpines. En plongeant dans la basse Vésubie, je me suis rendu compte de l'adaptation des poissons aux contraintes locales. La Vésubie est une rivière qui tire fort. Elle reçoit en toute saison de grandes quantités d'eau du Mercantour. Avec un dénivelé important, l'eau prend de la vitesse et forme le lit de la rivière. Radiers puissants et launes alternent. Les truites qui cherchent à dépenser la moindre énergie, se localisent dans les failles des tombants rocheux parallèles au lit ou sous les courants d'arrivée. Dans les failles les truites se collent au fond comme des ventouses en déployant leurs nageoires pectorales et ventrales. |
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La basse Vésubie est un bon coin de pêche. Une gestion un peu plus moderne basée sur la surveillance et la maintenance des écosystèmes aquatiques, la protection des populations sauvages plutôt que des repeuplements exogènes, pourrait protéger les populations de truites locales encore sensibles à de nombreux stress. Par exemple, le canyon « caca » du village de Levens déverse directement des eaux nauséabondes dans la Vésubie au niveau du nouveau tunnel, en amont des baignades. C'est vraiment une puanteur qui informe des risques sanitaires en période d'étiage. Les photos subaquatiques montrent des développements d'algues brunes et vertes encroûtées sur les parois des gours, signe d'une forte contamination organique. Les contaminations organiques chroniques sont mortelles pour les invertébrés, les larves et les alevins de poissons. Pourquoi aucune action n'est entreprise pour arrêter les déversements d'une station d'épuration dans un canyon ? Une rivière sans vie perd son pouvoir auto épurateur. Elle devient un égout. Où nous conduira la négligence environnementale ? J'espère que la prise de conscience sera rapide car perdre un joli coin comme la basse Vésubie, c'est perdre une partie du patrimoine aquatique régional. |
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AM | ||||||||||||||||