ALPES MARITIMES      
© J.L Teyssié photographe
 
Cagnes
Cians
Estéron  
Gordolasque    
Lane
LHM  
Loup
Roya
Tinée  
Var
Vésubie
     
Parcours
H2O
 
 

Chez nous la montagne a les pieds dans l'eau. Les Alpes maritimes bénéficient d'un immense réseau hydrographique. Les paysages sont aussi somptueux que variés. Le département est riche de rivières sauvages aux eaux limpides et aux noms enchanteurs: Roya, Bassera, Bendola, Estéron, Tinée, Cians, Cagnes, Loup, Var, Vésubie, Gordolasque et j'en passe. Les lacs de haute montagne, de moyenne montagne, les torrents, les ruisseaux, les canyons, les rivières de moyenne et de basse altitude, les petits fleuves, les estuaires et la mer Méditerranée composent un menu de pêche bien appétissant. Il faudrait plusieurs vies de pêcheur pour explorer le tout.

Cette polyvalence est un attrait touristique. La Fédération de Pêche des A.M et son dynamique Président M. Victor Bastuck ont la ferme intention et une grande volonté de développer le tourisme pêche dans ce département polyvalent. Les structures touristiques existent, le trafic aérien de l'aéroport de Nice est au second rang national, la Riviéra Française est une référence touristique internationale, la nature sauvage est à deux pas de la mer, le climat est idyllique; toutes les conditions sont réunies pour développer des activités pêche de qualité. De plus un guide de pêche international Luc Paumier s'est installé sur la Riviera pour vous faire découvrir les meilleurs coins en mer comme en rivière ou en lac de haute montagne.

Les Alpes Maritimes possèdent le potentiel pour dynamiser en développant le tourisme pêche, les microéconomies de vallée économiquement sinistrées. Les festivals de jazz de Juan les Pins, de Nice, le grand prix de Monaco, le carnaval de Nice, le festival de cinéma et le M.I.D.E.M de Cannes prétextent à de nombreuses parties de pêche en mer ou en eau douce dans notre beau département. Pourquoi ne pas concilier les activités pêches avec des intérêts culturels en visitant les nombreuses galeries d'art de la côte d'azur qui a su attirer par sa lumière des artistes comme Monet, Renoir, Picasso, Matisse, Chagall et Bonnard? Chez nous dans nos montagnes, il y a toujours une jolie chapelle ou un village médiéval à découvrir après une partie de pêche dans un cadre sauvage. Le département des Alpes Maritimes sait, pendant les 320 jours de beau temps annuel, offrir un menu d'activités variées au touriste pêcheur en mal d'exotisme et de dépaysement.

Mais et il y a toujours un mais, ce tableau idyllique risque de disparaître si nous ne faisons pas plus attention à la gestion de nos écosystèmes aquatiques. Les canyonneurs, les 4x4 "istes", les motards, les baigneurs, les cavaliers fréquentent de plus en plus assidument nos cours d'eau pour fuir la Riviera surpeuplée en été. C'est à cette période que les rivières sont les plus fragiles. L'étiage de plus en plus sévère avec le réchauffement planétaire, accentue la toxicité des polluants relargués par les centrales d'épuration qui débordent lorsque les villages sont bondés. C'est à ce moment que les concentrations en toxiques tuent tout ce qui a put survivre aux braconniers, aux pêcheurs viandards et à la surfréquentation estivale. S'ajoute aux étiages estivaux, les étiages hivernaux en tête de bassin. La neige se faisant plus rare à cause du réchauffement planétaire, les gérants des stations de ski décident de pomper l'eau dans les nappes phréatiques, pire dans les torrents pour alimenter les canons à neige afin de satisfaire leur clientèle. Des bactéries sont mélangées à cette eau pour tenir la neige et la rendre plus floconneuse. Le tout pendant la fonte, ruisselle dans les torrents malmenés par cet assec et par le rejet quand elles existent, des stations d'épuration des stations de ski. Les boues nauséabondes ne peuvent pas être recyclées en hiver par les bactéries naturelles de la rivière qui hibernent à basse température. Elles se retrouvent mélangées aux bactéries artificielles des canons à neige pour générer au printemps un coktail explosif qui tue tout sur son passage.

De grands progrès sont encore à réaliser dans le domaine de l'écologie et de la gestion des ressources en eau. De plus en plus de monde fréquente la côte, s'installe, construit des piscines pendant que nos sources se tarrissent car de plus en plus pompées pour alimenter le superficiel ou asséchées par l'effet de serre. Les pêcheurs qui fréquentent les rivières des A.M et qui sont représentés par la Fédération de Pêche des Alpes Maritimes, se mobilisent pour sauver leurs rivières. Mais ils ne sont pas encore entendus par les politiciens locaux qui misent sur des politiques à court terme. On se souviendra peut être de ce laxisme politique plus tard.

Pour l'instant, seule une AAPPMA a osé augmenter la maille à 27 cm pour deux prises de fario par pêcheur et par jour. Non pas pour satisfaire uniquement les pêcheurs écolomistes mais pour protéger la biodiversité d'un patrimoine aquatique et les bioindicateurs si utiles à l'analyse précise d'un état écosystémique. Quel politicien local a été sensible à cet argument? Aucun! Nous attendons toujours l'arrêté préfectoral pour valider les décisions de l' AAPPMA de la Saumonée Vençoise qui veut absolument préserver ses poissons pour mieux analyser sa rivière.

   
Textes publiés dans la revue Pêche Mouche