VALLAT OU VALLON CEVENOL
     
 
© J.L Teyssié photographe
J'ai fais un petit tour du monde pour mon travail. J'ai profité de quelques moments de détente pour explorer à la mouche les rivières tropicales, les mers froides et chaudes. Et pourtant, je reviens toujours au point de départ d'une aventure halieutique riche en évènements : les vallons Cévenols. Les racines parlent et vous rattrapent. Jamais, je n'oublierai l'odeur des feuilles de châtaignier, de la mousse sur le schiste, de la menthe sauvage écrasée par les pas.
     
     
Je vous emmène au bout du monde, à quelques dizaines de kilomètres de Nîmes, sous les forêts druidesques à la recherche des petites truites des schistes luisants et glissants. Ici pas de chichi et de chapeaux à plume, de gadget et de mode. Les techniques de pêche en vallon cévenol sont simples mais adaptées au contexte austère de la montagne protestante des camisards et des maquisards. Isolats génétiques sauvés par leur difficulté d'accès, les vallons cévenols et leurs composants écosystémiques sont à préserver pour sauver un patrimoine riche en biodiversité. Ici le no-kill est de rigueur, le respect animalier et végétal obligatoire.
 
 

Les pêcheurs doivent protéger ces sanctuaires contre les braconniers, les mauvais gestionnaires et surtout les envahisseurs piétinneurs de nos cités en mal de verdure. Le canyonning ne génère pas de richesse dans un pays mais de l'économie à court terme car accompagnée d'une destruction rapide des écosystèmes fragiles. Nous ne voulons pas voir disparaître ces vallons où la vie paisible a encore un sens.

 

La Cévenne schisteuse située entre Anduze et Florac est une vieille montagne soumise au régime climatique Méditerranéen. Les étiages prolongés et l'ampleur extraordinaire des crues en font un milieu extrêmement sélectif. La douceur de vivre du haut pays Gardois peut se transformer en violence destructive. Sécheresse et crues se succèdent de plus en plus fréquemment avec le réchauffement artificiel planétaire. L'été 2003 a été torride, les rivières se sont vidées de leurs eaux et pourtant quelques mois auparavant, les Gardonnades ou les Vidourlades, ont, en automne 2002 envahit les paysages campagnards et urbains. Des vagues d'eau générées par la forte pente des parcours très brefs de ces rivières, par les sols schisteux imperméables, par un régime climatique de proximité maritime, par la négligence écologique des hommes, provoquent des catastrophes qui coûtent cher en vie et en effort.

Cévennes