La tête et le rachis sont utilisés pour fabriquer les ailes, les pattes des imitations de tipule et des antennes d'écrevisse ou de crustacés marins. Les tipules sont très prisés par les salmonidés des eaux calmes (lacs de basse, moyenne, haute altitude).
J'arrondis au ciseau la pointe de la tête pour arriver à imiter parfaitement les ailes du tipule. Je ne dissocie pas la tête du rachis. Le rachis me permet de fixer correctement les ailes au corps de l'imitation. Les ailes très légères et souples sont assez bien articulées pour adopter des postures différentes.
Les rachis sont ensuite pliés à la pince pour imiter les pattes, leurs articulations et pour accentuer le réalisme du leurre.
La légèreté, la souplesse, la finesse, la délicatesse de la plume de CDC ainsi utilisée, permettent la construction d'imitations de tipules aux silhouettes très réalistes et attractives en eau calme. Elles ne vrillent pas trop les pointes fines des bas de ligne et elles possèdent une très bonne flottaison.
J'utilise le rachis seul pour réaliser les antennes de mes imitations d'écrevisse. J'ébarbe complètement le rachis et je fixe la base de la plume sous les yeux du leurre. La partie terminale et fine du rachis restant libre pour imiter correctement le mouvement des antennes du crustacé. Le rachis de CDC se teinte parfaitement au feutre permanent.
Avec les touffes centrales symétriques , je fabrique des ailes plus ou moins longues et plus ou moins fournies. J'arrache délicatement les fibres du rachis. J'égalise au ciseau les bases de chaque touffe et je les fixe avec une fine soie de montage sur le corps des imitations de spent, de mouches de mai, d'éphémères dérivantes ou des mouches d'ensemble comme les Mercantours.
Pour les spents d'éphémère, les touffes prélevées en symétrie sur le rachi sont posées de chaque coté du corps du leurre pour former une paire d'ailes bien symétriques. Chaque paire d'ailes est constituée de deux touffes de la même plume. Elles ont donc des couleurs, des dimensions, des qualités identiques ce qui optimise l'esthétisme, la pénétration dans l'air, la flottaison et l'équilibre de la mouche.
La deuxième paire d'aile est travaillée de manière identique.
Les deux paires d'ailes de mes spents ont des fonctions bien précises prédeterminées par les différentes qualités des plumes utilisées.
Les ailes postérieures en position centrale et fixées en V sur le leurre sont faites avec des CDC bien gras, duveteux, clairs. Ces ailes agissent comme une bouée et assurent une bonne flottaison au leurre. Elles emprisonnent dans leurs innombrables barbules des centaines de microbulles. Plus claires que les ailes antérieures, elles sont bien repérées par le moucheur en action de pêche.
Les ailes antérieures horizontales sont plus longues, plus aérées, plus foncées et moins fournies La brillance et la finesse de leurs fibres jouent avec la lumière pour dessiner sur l'eau la copie conforme des ailes d'éphémère. La paire d'ailes antérieures stabilise par sa portée la mouche qui dérive bien en position horizontale sur l'eau. Elle optimise également le réalisme des silhouettes.
Ainsi sont fabriqués mes petits spents. Je réalise sur le même schéma des spents de mouche de Mai plus volumineux. Je joue avec les tons des CDC pour imiter les deux espèces.
Pour améliorer la flottaison des imitations d'Oligoneuriella rhenana phosphorescentes, je mélange des fibres de CDC blanches et violines aux ailes synthétiques phosphorescentes (Fibres de Flashabou).
J'utilise les longues fibres des touffes centrales pour faire les thorax de mes éphémères. Je les dispose derrière la paire d'ailes postérieure pour les rabattre entre la paire d'ailes antérieure et l'oeillet de l'hameçon.
Les fibres des touffes centrales de CDC me permettent d'imiter également les ailes naissantes des émergeantes d'éphémère. Je fixe une de ces touffes au tiers avant de l'hameçon devant le corps en quill et derrière un prothorax en fibre de faisan. Ces ailes naissantes assurent au leurre une excellente flottaison et permettent aux pêcheurs de repérer plus facilement ces petites imitations qui dérivent au fil du courant.
Pendant les éclosions d'éphémères, j'ai remarqué que de nombreux subimago naissant, traînent avec peine leurs exuvies sur l'eau. Ils sont alors très vulnérables et il semble que les truites le savent car elles se jettent toujours sur ces pauvres subimago qui trainent pour se débarrasser de leurs anciennes peaux. J'utilise donc des fibres de touffe centrale d'une CDC pour imiter les exuvies de ces insectes. Je fixe ces fibres à la place des cerques dans la fin de la courbure de l'hameçon. J'attache la tête des fibres avec une soie de montage assez fine pour laisser la base des fibres libres. Ainsi attachées, les fibres de CDC mouillées imitent bien l'exuvie de l'insecte.
Les fibres centrales ou de base peuvent être réunies et égalisées en touffes plus ou moins épaisses. L'esthétisme médiocre de ces touffes ne permet pas d'en faire des jolies ailes. Je les place alors sous des ailes en coq (Mercantour, Fourmi-sedge) ou en fibres de faisan (sedge) pour améliorer les flottaisons des imitations et pour ne pas nuire à la silhouette du modèle. Les CDC placés sous les ailes de sedge en faisan, imitent à la perfection le mouvement des pattes des insectes qui draguent sur l'eau avant leurs premiers décollages.
Enfin, je fabrique avec ces fibres des thorax de différents insectes aquatiques dont les éphémères.
