Les comportements de nage des larves-nymphes prêtes à éclore sont très intéressants à observer.

Au moment de l'éclosion, la larve-nymphe quitte le fond sédimentaire pour monter en surface. Elle cherche un refuge sûr entre la végétation aquatique et subaquatique pour émerger et éclore en toute tranquillité. Elle se tord, se vrille, se convulse pour essayer de se débarrasser de son exosquelette cuticulaire. Les mouvements des branchies s'accélèrent comme pour pomper de l'air en surface. Cette hyperventilation augmente les échanges gazeux indispensables à la transformation de la nymphe en insecte aérien. La nymphe, qui en fin de compte à la même silhouette que la larve, a besoin d'énergie pour se débarrasser de son exuvie. Il faut un comburant (l'oxygène) qui brûle un carburant (réserves de sucres ou de graisses) pour produire de l'énergie rapidement. Ici on ne parle plus d'histolyse et de restructuration tissulaire lente comme chez les pupes de trichoptère, mais plutôt de transformations ou de finitions rapides et vitales à la survie de l'espèce.

 

© J.L Teyssié photographe , créateur
     
La tête de la larve-nymphe s'incline vers le bas pendant que le reste du corps est bien horizontal. La larve-nymphe est en équilibre. En accumulant de l'air sous son squelette dermique (hyperventilation), elle dépense un minimum d'énergie pour se tenir sous la surface. Le sac alaire se crève. Le tendre subimago se glisse en dehors de son ancien corps en quelques secondes. Tout se passe très rapidement. La sélection naturelle a éliminé depuis des millions d'années les individus très vulnérables dont les transformations larve-nymphe-subimago étaient trop lentes. Le phénomène est si rapide (2 à 5 secondes) et si imprévu que je n'ai pu le photographier à temps
     

Dans le ruisseau, les éclosions se passent souvent en eau calme. Au bord, les larves-nymphes nagent à la recherche d'un refuge sûr entre les plantes aquatiques pour émerger et éclore sur un support. Dans les courants elles dérivent pendant leurs éclosions et deviennent des proies faciles pour les poissons. Il est donc intéressant de les imiter à ce stade.

La larve-nymphe est très vulnérable pendant sa transformation en subimago. Les truites les recherchent à ce moment. Le pêcheur observateur note alors la frénésie qui s'empare des poissons. Il doit mettre en exercice tout son art pour leurrer avec des imitations adéquates les salmonidés excités par cette manne de la nature.

 
         
     

Immédiatement après sa naissance, le subimago vacille sur la surface de l'eau. Ses ailes se déplient et pendent de chaque coté de son corps. Il a l'attitude d'un poulain nouveau né qui tremble sur ses pattes. Ses ailes sèchent et se redressent en quelques minutes. L'insecte prend alors l'attitude classique des subimago que nous observons dériver pendant nos parties de pêche. Tout ceci pour vous dire que le subimago pendant ses premières minutes (5 à 10 minutes) de vie n'a pas la silhouette classique que nous lui attribuons. Il ressemble plus à un spent vert ou jaune tendre, rabougrit et fripé qui remue mollement sur l'eau, qu'à un joli insecte aux ailes verticalement dressées. Je crois que si les truites ne prennent pas vos imitations aux ailes dressées pendant les éclosions de mouche de mai, essayez donc de pêcher avec un spent clair de cet insecte. Je suis certains que les poissons s'intéressent d'avantage aux larve-nymphes sans défense pendant leurs éclosions et aux subimago flétris et fatigués juste après l'éclosion qu'au subimago prêt à s'envoler et à s'échapper ou encore pire aux imago en vol !!!

Larve-nymphes et subimago flétris sont extrêmement vulnérables.

         
   

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