Pour copier l'écosystème dans lequel évoluent les larves de mouche de mai, je conditionne un sédiment marneux et calcaire au fond d'un aquarium en plastique dont les parois lisses et translucides facilitent les prises de vue photographiques. Une petite pompe à eau empêche les bactéries anaérobies d'oeuvrer et de transformer mon sédiment en une vase nauséabonde. Au bout d'une semaine, j'introduis dans mon mirocosme équilibré quelques larves fraîchement prélevées dans la rivière.
Je les observe pendant quelques jours dans ce biotope reconstitué et je note leurs comportements. Puis, j'installe mon aquarium dans un endroit assez éclairé pour prendre en photo les larves qui se déplacent sur ou dans le sédiment. L'éclairage solaire est idéal pour faire des prises de vue car il est assez puissant. Naturel il n'effraie pas les larves qui peuvent être photographiées correctement sans stress. La photographie en éclairage naturel est assez aléatoire et totalement dépendante des conditions météo, un nuage assombrit toujours le ciel pendant les instants les plus prometteurs.
Je photographie tant bien que mal les larves qui marchent sur les sédiments, qui s'enfouissent, qui se reposent la tête dans la marne avec seulement les branchies effleurant la couche interstitielle. Elles creusent avec leurs puissantes mandibules des galeries souterraines pour échapper à leurs nombreux prédateurs. Elles se nourrissent de la végétation des biotopes dans lesquels elles évoluent et des détritus qui sont déposés sur les sols.
Ces larves ne plongent pas trop dans les couches sédimentaires. En aquarium, elles ne se sont pas enfoncées plus d'un demi-centimètre sur une profondeur total de cinq centimètres de sédiment. Elles restent donc assez vulnérables sur un sédiment de cette qualité. Cette remarque en plus de l'observation des comportements larvaires sur le sédiment, nous suggèrent que les truites peuvent les chasser et les capturer pendant leurs déplacements ou en période de crue lorsque les fonds sédimentaires sont remis en suspension.
Ces larves fouisseuses sont certainement des proies très prisées par les salmonidés et demandent absolument à être imitées. |