© J.L Teyssié photographe , créateur
       

En jouant sur les tonalités des culs de canard et de la collerette, j'obtiens de nombreuses variantes qui sont efficaces sur les rivières marneuses, calcaires, granitiques ou schisteuses.

Au début d'une partie de pêche, j'imperméabilise ce modèle une seule fois avec de la graisse mucilin. Lorsque l'eau imbibe un peu trop les ailes en cul de canard, surtout après que l'intermédiaire ait été mâchonné par plusieurs truites, j'essore l'artificielle en faisant claquer l'extrémité du bas de ligne par une série de faux lancers.

J'adore pêcher avec ce modèle. Sur les eaux mouvementées, je contrôle sa dérive et sa trajectoire du bout de ma canne. En effet, je pêche les ruisseaux plus ou moins encombrés, les canyons, les torrents avec une canne assez courte (5 à 7 pieds ) qui porte une soie flottante DT ou WF n°0 à 5 prolongée d'une queue de rat tissée n°1 et d'un bas de ligne constitué de deux brins de nylon en 16 et 14/100eme. Ces combinaisons me permettent d'envoyer précisément une volumineuse intermédiaire à toutes les distances.
       
   
En ruisseaux, en torrent, en canyon ou dans les vallons encombrés, je simplifie au maximum mes techniques de pêche pour me concentrer sur la finesse de l'approche des poissons sauvages. Une petite canne, un bas de ligne court sont indispensables pour pêcher avec grande discrétion des poissons évoluant à quelques dizaines de centimètres de mon scion.
         

Je trafique un peu une vieille queue de rat Ragot tissée n°1. Je la coupe dans ses parties inférieure et supérieure afin de garder un fuseau qui bien graissé sera assez raide pour plaquer rapidement mon intermédiaire sur un petit poste. La raideur de cette petite queue de rat, la petite dimension de mon bas de ligne, une soie décentrée n°5, une canne courte et nerveuse (canyon ESFT) pose en deux faux lancers cette mouche sur un poste prometteur.

Lorsque je pêche dans les torrents Alpins, j'utilise des intermédiaires très fournies et volumineuses sur hameçon n°12 afin d'éviter la prise des trop petites truites locales. Le climat rude de la montagne limite la croissance de nombreux poissons. Seules les plus grosses truites, piscivores donc cannibales peuvent avec leurs plus grandes bouches, engamer cette artificielle et être ainsi éliminées du circuit.

Voici donc les matériaux et le formule de montage qui vous permettrons de construire ce modèle. En faisant varier la couleur des différents composants (voir tableau) on arrive à monter des imitations de mouche de mai, d'oligoneuriella ou d'autres éphémères.

   
           
                 
                 

L'intermédiaire et ses variantes:

Variantes:

Cerques:

Corps

ailes postérieures

collerette centrale

ailes antérieures

Oligoneuriella

 

coq du Léon

(exuvie en Fish-Fuzz blanc)

dubbing synthétique crème

cul de canard violine et blanc

Metz

grizzly

cul de canard

blanc

mouche de mai

 

coq du Léon

(masse ovigère en dubbing synthétique orange-vert)

Quill semi-ébarbé naturel

cul de canard

jaune et vert

Metz

moutarde

cul de canard

brun

Ephémère d'ensemble

 

coq du Léon

Quill ébarbé teint en jaune

cul de canard marron clair

Metz

dun

cul de canard

gris

                 

Matériaux de montage:

-Cerques: fibres de plume de coq du Léon.

-Abdomen: dubbing synthétique ou quill de paon naturel ou teint.

-Ailes antérieures et postérieures: cul de canard.

-Collerette centrale: hackle de cou Metz.

-Thorax: fibres de faisan pour les modèles foncés ou de pigeon blanc pour les modèles clairs ou fibres synthétiques.

-Yeux: nylon 12/100eme Maxima brûlé.

-Pattes: nylon 12/100eme Maxima.

-Hameçon: Tiemco TMC 900BL n°12 à n°16.

-Vernis: Ragot rapide.

-Soie de montage: Orvis noire, blanche ou crème n°8.

Facultatif:

-Masse ovigère en dubbing synthétique fin.

-Exuvie en fibres synthétiques de Fish-Fuzz.

                 
 

Formule de montage:

 

-1) Une soie de montage Orvis n°8 est enroulée sur la hampe d'un hameçon d'avant en arrière jusqu'à la courbure de l'hameçon Tiemco 900BL n°12 à 16.

 

-2)Cette soie coince au début de la courbure deux fibres de coq du Léon pour former les cerques et un quill ébarbé teint (ou naturel) de paon.

 

-3) La soie est enroulée jusqu'au trois quart-avant de l'hameçon.

 

-4) Le quill de paon salivé (plus souple) est enroulé en spires jointives, il est coincé par la soie à ce niveau.

 

-5) Une plume marron clair et bien grasse de cul de canard est choisie. Elle est ébarbée d'un coté.

-6) La touffe de fibre de cul de canard est posée sur la hampe de l'hameçon en limite de l'abdomen. Elle y est coincée par la soie de montage. Elle est ensuite taillée au ciseau.

 

-7) Une deuxième touffe de fibre de cul de canard est prélevée sur la même plume. Elle est disposée sur la hampe en symétrie par rapport à la première. Elle est taillée au ciseau.

 

-8) Quelques fibres de plume de faisan sont plaquées sur la hampe par la soie devant la première paire d'ailes.

 

-9) Une plume de coq Metz Dun est également coincée par la soie à ce niveau.

 

-10) Le hackle de coq Metz est enroulé vers l'avant en spires jointives autour de la hampe sur quelques millimètres en faisant attention de laisser un espace conséquent entre la collerette alors formée et l'oeillet de l'hameçon.

 

-11) Une deuxième plume de cul de canard plus grande, plus fournie et grise est ensuite choisie.

Elle est ébarbée comme la première. Une première touffe de fibres est coincée à plat par la soie de montage devant la collerette.

 

-12) Une deuxième touffe de fibres grises est disposée en symétrie et au même niveau que la première. Les deux touffes sont égalisées au ciseau. La seconde paire d'ailes est ainsi construite.

 

-13) Entre cette paire d'ailes et l'oeillet de l'hameçon est disposé un premier oeil fondu au briquet dans un nylon Maxima 8/100eme (voir Photo n°9). La soie de montage bloque l'oeil contre la hampe et le nylon dépassant servira à faire une patte avant (voir Photo n°10).

 

-14) Un deuxième oeil est fixé en symétrie de manière identique.

 

-15) Les fibres de faisan sont rabattues vers l'oeillet et au-dessus des deux paires d'ailes en écrasant la partie supérieure de la collerette pour faire le thorax. Ces fibres sont coincées par la soie de montage au niveau des yeux.

-Une ou plusieurs demi-clefs bloquent le tout.

 

-16) Les fibres de faisan sont coupées au ras des yeux et forment la tête de l'animal.

-Quelques micro-gouttes de vernis Ragot rapide sont déposées sur le noeud final pour fixer le tout.

 

-La mouche est terminée.

 
   

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