Les Gardons Cévenols n'étaient pas et ne sont pas contrairement à ce que beaucoup pense, uniquement des rivières à salmonidés. Les chevesnes y vivent en majorité depuis très longtemps. Les populations de cyprinidés ont toujours été pour les Cévenols des supports nutritionnels importants. La protéine “chevesne” se vendait bien au moyen âge dans tous les territoires de montagne. Les chevesnes alors pêchés avec des filets ont nourri bon nombre de nos ancêtres perdus dans les forêts et les causses. Le chevesne a toujours existé en Cévennes et malgré le dédain de certains qui le pense nuisible, il est le roi indéniable des Gardons Cévenols. La vie se respecte et jeter un “cabot” dans les fourrés est un geste déplacé et trop souvent commis par des pêcheurs insoucieux de leur proche environnement.Le chevesne a droit au respect au même titre que les truites. Il ne devient nuisible que lorsque pour des raisons qui lui sont indépendantes, il envahit les biotopes à truite situés dans les têtes de bassin. Pollutions chroniques, ménagères, agricoles, réchauffement des eaux engendrées par la construction des barrages estivaux de baignade, pression de pêche trop importante sur les populations de truites sont quelques facteurs qui justifient son déplacement amont vers les zones à truites. Le chevesne n'est pas responsable de tous ces troubles, il profite juste un peu des places libérées par les truites disparues, anéanties par les activités humaines. Il suffirait alors de déplacer régulièrement les cyprinidés qui envahissent les biotopes à salmonidés fragilisés vers l'aval pour protéger les truites sauvages.

 
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