Si les populations de truites “trafiquées” et manipulées depuis le début du siècle par nos gestionnaires, donnent des signes de faiblesse, les populations sauvages de chevesnes ignorées et dédaignées de tous, se portent à merveille. Comme quoi Dame nature sait faire et donne l'exemple. Le chevesne Cévenol est un poisson vraiment sauvage, génétiquement programmé depuis des millénaires pour survivre aux crues, sécheresses et aux nombreuses pressions du milieu naturel. Il est le roi des rivières Cévenoles. Sa parure d'argent est bien plus modeste que l'habit doré des truites du coin. Il est à l'image des Cévennes et des Cévenols: discret, modeste, fort, résistant, malin, astucieux, méfiant, marginal, bref tellement Protestant!

Tout le monde le sait: le chevesne est glouton et gourmand. Il ne peut résister à un beau vairon chancelant, à une belle cerise, à une mure noire ou à une boulette de vache qui rit. Il est omnivore et gourmand; comme nous!
           
Il a un régime alimentaire varié et contrairement à la truite strictement carnivore, le chevesne a plus de chance de survivre dans un milieu où les productions en invertébrés aquatiques s'appauvrissent. De plus, il mange aussi bien le jour que la nuit. Il est plus évolué que la truite et a su s'adapter pour survivre.

Le chevesne est également un poisson de sport. Gourmand d'insectes terrestres et aquatiques, il se laisse bien surprendre par nos mouches artificielles et sa défense est vigoureuse surtout en eau vive. J'ai vu des chevesnes bondir hors de l'eau et effectuer des chandelles après avoir été ferrés dans un courant. Le chevesne possède une musculature importante. Il peut tenir longtemps dans les courants et c'est un chasseur infatigable en pleine eau. Il se poste dans les meilleures veines d'eau pour surprendre les dérives et il offre un beau combat au moucheur qui a su le tromper.

Cévennes